Depressie

Un événement potentiellement traumatisant

Un événement potentiellement traumatisant se définit comme « un événement ne faisant pas partie des événements ordinaires du quotidien et auxquels l’on s’attend », par exemple « un incendie dans l’entreprise, une agression de la part d’un client, la perte inopinée d’un collègue que ce soit pendant les heures de travail ou non… » (Daeseleire, 2013). La mesure dans laquelle chacun ressent l’événement comme traumatisant varie fortement d’une personne à l’autre et dépend de plusieurs facteurs.

Les traumatismes issus de violences interpersonnelles, un attentat par exemple, ont ceci de particulier qu’ils s’attaquent aux liens entre les individus. Méfiance et soupçons s’installent. Aux symptômes habituels du traumatisme s’ajoute donc une détérioration des relations sociales, nuisible au fonctionnement de la société dans son ensemble.

Soutien après un événement choquant, ou potentiellement traumatisant

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Dans les 48 premières heures

Durant les 48 premières heures suivant l’événement, il est d’une importance capitale pour l’employeur d’offrir un soutien pratique aux personnes touchées (victimes directes et personnes présentes). L’accent devra être mis principalement sur les conséquences qu’engendre cet événement pour les collaborateurs et sur la manière dont l’employeur peut aider les victimes à les supporter. Quel est le type de soutien que peut offrir l’organisation aux personnes concernées (par ex. dispenser les premiers secours, avertir le conjoint, organiser le transport, aider les personnes à surmonter la journée…) ?

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Phase ultérieure

Dans une phase ultérieure, un suivi et un soutien des personnes concernées, assurés par l’organisation, s’avèrent être indispensables. Dans la pratique, on remarque qu’un suivi effectué par des personnes internes à l’organisation, qui inspirent la confiance nécessaire, est perçu comme étant très positif dans le processus d’acceptation.

Faire preuve de compréhension, de reconnaissance, d’une implication humaine et sincère est crucial dans cette phase. Dans de nombreux cas, faire appel à une aide spécialisée trop rapidement – parce que l’on pense manquer d’expertise, par peur ou par méconnaissance – s’avère inutile. Les personnes concernées ont essentiellement besoin qu’on leur offre un soutien ‘naturel’ et qu’on les rassure par rapport à leurs réactions.

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Soutien et suivi internes

Pour assurer un soutien et un suivi internes adéquats, il est impératif que l’employeur détermine au préalable la manière de les organiser au sein de l’entreprise. Comment seront-ils intégrés dans la culture d’entreprise ? Quelles seront les figures clés responsables de l’exécution de différentes étapes du processus ? Il est primordial de fournir aux différents acteurs la formation et l’accompagnement dont ils ont besoin pour accomplir leur rôle.

Stress, traumatisme psychique et stress post-traumatique

Face à un événement potentiellement traumatisant, l’être humain peut développer différentes réactions, qui divergent en fonction de la nature de l’événement, du degré de proximité avec celui-ci, mais aussi de la personnalité et du vécu de la victime.

Stress

La réaction la plus évidente et la plus connue, est évidemment celle du stress, décrit comme une réaction physiologique standard d’alarme et de défense de l’organisme face à l’agression. Pour le commun des mortels, une situation est effectivement stressante seulement si elle est perçue comme telle. Les individus soumis à un stress plus ou moins aigu vont mettre en place des stratégies d’adaptation pour y faire face.

Traumatisme psychique

Le terme « traumatisme psychique » fait référence aux conséquences d’un événement traumatisant sur l’ensemble de l’organisme. Le traumatisme psychique réalise une effraction psychique irrémédiable. Il expose la victime à l’apparition d’un syndrome de répétition traumatique : un événement initial est, dans l’après-coup, remanié et réinscrit dans la vie de la personne à la lumière du présent. La personne vit dans un état d’alerte permanent face à un danger intérieur de l’ordre du souvenir traumatisant.

Syndrome de stress post-traumatique

Le syndrome du stress post-traumatique est un trouble anxieux sévère qui apparaît à la suite d’un événement traumatisant, qui a éventuellement exposé l’individu à la mort. Les victimes directes de l’événement ou les témoins d’une catastrophe en sont les plus souvent touchés. Comme principaux symptômes, on retrouve les insomnies, les cauchemars, l’irritabilité, l’isolement, la colère, la peur, parfois les violences ou les dépendances et la dépression.

Suite à un événement traumatisant, les symptômes peuvent se manifester durant plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois. On parle dans ce dernier cas de stress post-traumatique chronique.

Comment identifier une personne potentiellement traumatisée ?

Les symptômes suivants doivent, quelques mois après l’événement, éveiller votre attention.

  • Symptômes physiques : la personne fait état de troubles du sommeil, de fatigue, voire d’épuisement. Elle présente des réactions de sursaut exagérés, des besoins augmentés de consommation d’alcool, de tabac, de café ou d’autres substances.
  • Symptômes psychiques : la personne se plaint de la présence de flashbacks, elle présente des troubles de la mémoire, est inhabituellement inattentive et distraite, a des « absences », commet des erreurs inhabituelles dans son travail.
  • Symptômes émotionnels : la personne a tendance à s’isoler, à se mettre en retrait de certaines tâches ou missions. Elle peut se décourager, faire preuve de colère ou de rancœur. Elle fait part d’un sentiment d’insécurité et d’un émoussement affectif.

Ces réactions sont normales après un événement critique, mais elles sont incontestablement désagréables. Elles peuvent affecter les individus sur des modes différenciés selon leur personnalité et leur vécu. Il est souvent important de savoir que les personnes qui ont été victimes d’agression dans le passé (ce dont vous n’avez peut-être jamais été informé) sont en général beaucoup plus affectées par les événements actuels.

Chez la plupart des personnes, ces réactions naturelles diminueront dans les semaines qui suivent. Le risque existe cependant que ces réactions augmentent, entraînant des conséquences au niveau des relations familiales et professionnelles. Des soins adaptés et une période de repos peuvent alors être nécessaires.

Que faire pour soutenir un proche ou un collègue ayant vécu un évènement potentiellement traumatisant ou choquant ?

  • Vous ne devez pas être un professionnel de la santé mentale pour vous rendre utile, en faisant preuve d’humanité. Ne vous empressez pas de déléguer directement votre soutien vers une aide professionnelle. Votre implication sincère aura beaucoup d’impact. Montrez-vous humain, proche et authentique et utilisez les conseils qui suivent.
  • N’attendez pas qu’on vous demande de l’aide, proposez-la !
  • Consacrez votre temps et votre écoute à la personne.
  • Prenez tant l’événement à l’origine du traumatisme que les réactions qu’il a engendrées au sérieux. Ne minimisez pas.
  • Laissez exprimer les émotions et les questions sans juger et sans en forcer l’expression.
  • Offrez votre aide pour des tâches concrètes et les questions matérielles.
  • Proposez une aide professionnelle lorsque cela semble nécessaire.
  • Demandez de l’aide si vous vous sentez dépassé par l’évolution de la situation ou si vous avez des questions. Votre intérêt sincère sera à coup sûr apprécié, mais connaissez aussi vos limites.

Sources

  • « Opvang en nazorg na schokkende gebeurtenissen in de werksituatie » [« Soutien et suivi après des événements traumatisants dans un contexte professionnel »], Tine Daeseleire in : Veiligheidsnieuws n° 180 (2013), p. 10-14.

Cohezio vous accompagne

Aidez vos travailleurs à faire face aux évènements graves au travail, potentiellement traumatisants. Notre département psychosocial peut vous accompagner :

  • Soutien psychologique du personnel impliqué par la situation via un débriefing individuel et/ou collectif.
  • Accompagnement dans l’élaboration procédures internes de gestion des évènements choquants et potentiellement traumatisants
  • Mise à disposition de matériel de sensibilisation (brochure, affiche, etc.)
  • Formation de la ligne hiérarchique à la gestion de ce type d’évènements
  • Formation et intervision d’intervenants de première ligne

Contact

N’hésitez pas à contacter sans engagement un conseiller en prévention aspects psychosociaux de Cohezio pour obtenir des conseils ou prendre rendez-vous. Pour ce faire, vous pouvez envoyer un e-mail à l’adresse fos@cohezio.be ou téléphoner au +32 (0)2 533 74 88 (du lundi au vendredi de 8h à 17h).

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