Les rayonnements wifi et GSM sont-ils nocifs pour la santé ?

Les rayonnements wifi et GSM sont des ondes électromagnétiques utilisées pour les réseaux sans fil. Le rayonnement électromagnétique est utilisé dans de nombreuses applications (voir illustration). Plus la fréquence est élevée (de gauche à droite dans l’illustration), plus l’énergie des rayons est grande. Le rayonnement électromagnétique est catégorisé comme suit :

• Rayonnement non ionisant : faible énergie, ce rayonnement n’est pas capable de produire des ions dans notre ADN. Font partie de cette catégorie : les ondes radio, les ondes radar, les micro-ondes, le rayonnement wifi, la 2G, la 3G, la 4G, la 5G, le Bluetooth, et la lumière visible.
• Rayonnement ionisant : énergie élevée, ce rayonnement est capable de produire des ions dans notre ADN. Il est donc potentiellement nocif pour notre ADN. Font partie de cette catégorie : la lumière ultraviolette qui est cancérigène pour la peau, les rayons X et les rayons gamma.

e rayonnement électromagnétique (wifi, rayonnement GSM…) se propage à la même vitesse que la lumière, soit 300 millions de mètres par seconde. Les ondes électromagnétiques oscillent à certaines fréquences et longueurs d’onde, le produit de la longueur d’onde multiplié par la fréquence étant toujours égal à la vitesse de la lumière.

Bon à savoir : en divisant 300 par la fréquence exprimée en MHz, on obtient donc la longueur d’onde.
Cela donne les valeurs suivantes :

La longueur d’onde de la 5G est donc plus courte que celle du wifi et de la 4G. Autrement dit, la 5G pénètre moins (profondément) dans le corps, ce qui est une bonne nouvelle !

Le seul véritable effet des rayonnements EM (ondes radio, ondes radar, wifi, GSM, Bluetooth, micro-ondes…) est leur capacité à réchauffer les objets. C’est pourquoi un téléphone portable ou un routeur wifi peuvent être chauds au toucher. Mais tout dépend bien entendu de la puissance (la dose) :

• Un GSM ne peut pas émettre au-delà d’une certaine valeur, que l’on appelle la valeur DAS. L’usage du GSM pourra ainsi éventuellement provoquer un léger échauffement du pavillon de l’oreille et du cerveau, mais de façon toutefois très limitée et uniquement en cas d’utilisation imprudente.
• De même, une antenne émettrice GSM ne peut émettre au-delà d’une certaine puissance sûre et fixée légalement.
• Les écouteurs Bluetooth n’émettent quasiment rien. Leur utilisation constitue donc une excellente façon de maintenir – par précaution – son exposition aux ondes GSM à un niveau très faible.
• En revanche, un micro-onde est précisément conçu pour émettre une grande puissance, afin de pouvoir réchauffer les aliments.

Comme nous l’avons indiqué, le wifi, la 4G, la 5G, le Bluetooth… créent des rayonnements non ionisants qui ne sont pas suffisamment puissants pour endommager l’ADN. Leur longueur d’onde est en effet trop longue et leur énergie trop faible. Les rayonnements non ionisants peuvent donc uniquement provoquer un échauffement.

Il existe littéralement des milliers d’études s’attachant à enquêter sur un possible effet cancérigène du wifi et du GSM. Les méta-analyses (évaluations approfondies de l’ensemble des données disponibles) n’ont pour l’instant démontré aucun effet cancérigène. Les scientifiques émettent également de nombreuses critiques à l’égard de l’étude ‘Interphone’ (OMS) de 2011. On ne constate pas non plus d’augmentation des tumeurs du cerveau par rapport au passé. Par précaution, il vaut toutefois mieux éviter toute exposition extrême.

Démangeaisons, sensation de brûlure, rougeur, fatigue, vertiges, mal de tête, palpitations, malaise… sont les symptômes les plus courants chez les personnes signalant une hypersensibilité à l’exposition au rayonnement non ionisant. Cet ensemble de symptômes est appelé hypersensibilité électromagnétique.

Ces symptômes sont bel et bien présents. Toutefois, lorsque dans le cadre d’études contrôlées, on fait croire, à tort, à ces personnes qu’elles sont exposées au rayonnement wifi, elles manifesteront les mêmes symptômes. Le contraire est tout aussi vrai : si durant l’étude, ces personnes ignorent qu’elles sont exposées au rayonnement wifi, elles ne manifesteront aucun symptôme.

Ce phénomène est connu comme étant le pendant sombre de l’effet placebo, appelé « effet nocebo ». Cet effet se produit lorsque l’on pense que quelque chose est nocif et que l’on en ressent effectivement des symptômes. Pour apprendre à vivre avec leur peur infondée, les personnes victimes de l’effet nocebo peuvent suivre une thérapie comportementale et cognitive.

Outre un éventuel échauffement et des effets à long terme – dont il est préférable de ne pas se préoccuper – il faut s’intéresser aux autres effets sur la santé :

• La sécurité et la sécurité routière : téléphoner au volant est ainsi passible de lourdes amendes de roulage et d’une déchéance du permis de conduire.
• Les effets musculo-squelettiques dus à une position inappropriée face à l’écran (tablette), à une utilisation inadéquate du GSM et à l’adoption d’une mauvaise position pour passer des appels sans fil (bloquer le téléphone entre l’épaule et l’oreille en l’absence d’écouteurs sans fil).
• Des troubles de la concentration s’expliquant par le multitasking engendré par l’utilisation du téléphone portable. Le multitasking peut comporter un risque accru de burnout.
• Une déconnexion insuffisante, surtout si l’on utilise son téléphone avant de s’endormir, ce qui peut présenter un risque accru de troubles du sommeil et de burnout.
• Une capacité réduite à se concentrer pendant de longues périodes en raison de la distraction constante des médias sociaux. Le cerveau en développement des enfants en pleine croissance serait plus sensible à ce phénomène.
• Certains médias sociaux remplissent notre temps disponible de choses inutiles et addictives mais peu instructives, et ont ainsi pour effet de diminuer notre intelligence.

Les rayonnements wifi et GSM ont uniquement un effet d’échauffement. Par précaution, il est recommandé de modérer son utilisation du wifi et du GSM. Pour limiter préventivement son exposition au rayonnement GSM, l’utilisation d’écouteurs Bluetooth ou d’un kit mains-libres constitue un excellent choix.

Dr. Mathieu VERSEE
Scientific advisor