Prévenir les allergies respiratoires en améliorant l’air que l’on respire

L’inhalation de fortes concentrations d’agents polluants provoque des symptômes immédiats tels qu’une irritation des yeux, du nez et de la gorge ou encore des nausées, de la toux, des difficultés respiratoires voire de l’asthme.

L’inhalation en faible quantité mais de façon répétée dans le temps de ces polluants est souvent insidieuse et peut entraîner une altération de la capacité respiratoire, une aggravation de maladies cardio-vasculaires préexistantes ou encore le développement de certains cancers.

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Où se cache la pollution intérieure ?

La pollution intérieure se cache un peu partout, dans toutes les pièces que nous fréquentons, que ce soit sur le lieu de travail ou à la maison.

  • Sont particulièrement vecteurs de pollution : les meubles en « contreplaqué » (bois collé), les vernis, colles, peintures, moquettes et revêtements de sol…
  • Dans les cuisines et cantines, l’humidité produite par les appareils ménagers (lavage, séchage, cuisson), les poubelles et stockages des déchets, les produits d’entretien ménager polluent l’air que nous respirons.
  • A la maison, dans les pièces de vie, la combustion de bois dans la cheminée ou le poêle, les bougies parfumées, l’encens, les plantes d’intérieur, le tabac sont des sources de pollution.
  • Dans la salle de bains : les produits de toilette et cosmétiques, l’humidité, un système de ventilation insuffisant.
  • Dans le garage, ce sont les produits de bricolage, l’émanation de gaz de voiture, une chaudière mal réglée qui doivent être surveillés.

Que faire pour améliorer la qualité de l’air intérieur?

Evincer les allergènes

Les acariens sont responsables de 75% des allergies respiratoires. Ils appartiennent à la famille des araignées et ne mesurent que quelques dizaines de micromètres. On les trouve dans la poussière, la literie, les tapis et moquettes, les rideaux…

On diminue leur présence en aérant quotidiennement nos pièces à vivre et les chambres, en maintenant une température inférieure à 20°c. Pour dormir, on favorisera la literie synthétique (avec housse anti-acarien) et le lavage des draps à 60°c.

Les moisissures se développent sur des matériaux inertes, comme le bois, le papier, le cuir, la terre, les plantes, favorisées par des atmosphères humides et peu ventilées (salle de bain, cuisine, caves). Ce sont les spores inhalés qui déclenchent les symptômes allergiques.

On peut réduire leur développement grâce à une aération et une ventilation correcte des espaces concernés, en limitant le nombre de plantes vertes à l’intérieur, en contrôlant le taux d’humidité intérieur et en les nettoyant à l’eau de Javel en cas d’agglomérats apparents.

Minimiser les émanations de composés organiques volatiles (COV)

Il s’agit de composés organiques que l’on retrouve sous forme gazeuse dans l’atmosphère, pouvant être d’origine anthropique (provenant du raffinage, de l’évaporation de solvants organiques, imbrûlés,…) ou naturelle (émission par les plantes ou certaines fermentations).

Les produits d’entretien, les désodorisants, les parfums d’intérieur et insecticides dégagent tous des COV. Il est préconisé de bien aérer pendant et après utilisation de ces produits, de bien refermer leurs bouchons pour éviter les émanations, de ne pas les mélanger ; notamment l’eau de Javel avec d’autres produits ménagers. Il ne faut pas non plus abuser des produits odorants tels que parfums d’intérieur (sprays), bougies parfumées, encens ou diffuseurs d’huiles essentielles.

Les peintures, les colles, les solvants et les diluants sont également susceptibles de dégager des éléments toxiques dont les COV. Certaines précautions sont donc à prendre en travaillant ou en  bricolant :

  • privilégier les produits les moins toxiques possibles
  • éviter les mélanges de produits susceptibles de dégager des gaz toxiques
  • porter des protections adaptées
  • bien aérer pendant la durée des travaux

Les moquettes, revêtements de sol et mobiliers dégagent également des COV. Une étiquette signale désormais le niveau d’émission en COV et il faut privilégier les produits au niveau A+ (émission très faible).

Eviction du tabagisme

Si fumer sur son lieu de travail est interdit en Belgique depuis le 1er janvier 2006, le tabagisme reste cependant la première source de pollution présente dans les logements. Lorsque quelqu’un fume à son domicile, même en ouvrant les fenêtres, les composants de la fumée restent dans l’air, sont absorbés par les tissus d’ameublement, les moquettes ,… et sont émis de nouveau plus tard dans l’air.

Minimiser la production d’humidité

L’humidité est une source indirecte de pollution : elle provient des lavages/séchages du linge, de la douche mais également de nos rejets en tant qu’humain (respiration, transpiration). Elle favorise la prolifération de moisissures et des acariens.

Il est donc recommandé de :

  • bien aérer quotidiennement
  • de dégager les bouches d’aération des fenêtres
  • de nettoyer régulièrement les systèmes de ventilation
  • de rechercher la source d’humidité en cas de dégâts des eaux
Entretenir régulièrement les appareils de combustion et de chauffage (chaudière, cheminée, poêle, chauffe-eau)

De nombreux gaz sont émis par des appareils de chauffage mal entretenus pouvant émettre du dioxyde de souffre (SO2) ou encore du monoxyde de carbone (CO) : gaz inodore, invisible, non irritant mais toxique et mortel.

Pour cette raison, il est obligatoire de faire ramoner les conduits de fumée au moins une fois par an. Il est aussi recommandé d’aérer régulièrement et de ne pas faire fonctionner en continu les appareils de chauffage d’appoint mobiles.

Enfin, le bois de chauffage pour les cheminées à foyer ouvert ou à insert doit être de qualité pour permettre une combustion complète et éviter l’émission de particules : il ne faut jamais brûler de bois de récupération ou de bois humide !

Conclusion

Aérer, voilà le maître-mot ! L’aération de nos espaces de vie tant au domicile que sur notre lieu de travail est essentielle quotidiennement afin d’améliorer la qualité de l’air que l’on y respire et de prévenir le développement de pathologies respiratoires secondaires.

Par Dr Catherine Orban-Defrance,
Pneumologue – Allergologue