20 avril 2023
Le diabète est en progression. Ces dernières décennies, le nombre de personnes atteintes de diabète a plus que doublé.
Le diabète de type 2 trouve son origine dans deux problèmes : le pancréas produit bien de l’insuline mais en quantités insuffisantes et cette insuline présente un fonctionnement déficient. Normalement, l’insuline a pour effet de diminuer le taux de sucre dans le sang. En présence d’un diabète de type 2, le taux de sucre dans le sang sera donc généralement élevé en permanence.
Le taux élevé de sucre dans le sang provoque des dommages dans différents tissus, sans même que l’intéressé ne s’en aperçoive. Au moment du diagnostic du diabète de type 2, de nombreuses personnes n’éprouvent que peu, voire aucun symptôme. La maladie peut donc rester silencieuse pendant des années. Le diagnostic est souvent découvert de manière fortuite, lors d’un examen de médecine du travail par exemple, ou suite à une complication comme une blessure au pied qui ne guérit pas correctement, des crampes au niveau des pieds ou des orteils. Les infections des organes génitaux et les cystites à répétition peuvent également faire partie des premiers symptômes. Chez les personnes atteintes du diabète depuis un certain temps, des symptômes plus caractéristiques tels que la soif, les mictions fréquentes et la fatigue apparaissent mais ces symptômes n’interviennent généralement qu’après un laps de temps relativement long.
Le diabète de type 2 induit un excès permanent de sucre dans le sang (hyperglycémie). Par ailleurs, le taux de sucre peut également être momentanément trop bas, c’est ce que l’on appelle l’hypoglycémie, qui se produit généralement suite à la prise de médicaments hypoglycémiants. L’hypoglycémie peut entraîner une perte de connaissance (coma).
À terme, les effets de l’hyperglycémie peuvent toucher les vaisseaux sanguins, tant de petite que de grande taille, et endommager différents organes.
Le diabète implique un changement de vie puisqu’il faut se rendre plus souvent chez son médecin traitant, chez l’ophtalmologue et chez le spécialiste.
La pratique a démontré que la plupart des personnes souffrant de diabète sont capables d’effectuer un excellent travail. On compte même des sportifs de haut niveau souffrant de diabète. Il n’est toutefois pas toujours aisé de combiner diabète et travail, tout dépend notamment du type de travail effectué. Dans les métiers dits « sans » risques professionnels, tels que le travail administratif, la fonction de manager, etc., le diabète a des implications. Certains diabétiques peuvent en effet souffrir de fatigue, de sautes d’humeur et de problèmes de concentration. Les chauffeurs de poids lourds ont aussi tout intérêt à éviter cette maladie. Le médecin du travail peut en effet leur imposer une limitation de la durée de validité de leur permis de conduire. En raison du risque d’hyper- ou d’hypoglycémie, le diabète interfère, de manière générale et dans une proportion plus ou moins grande, dans tous les emplois susceptibles de mettre en danger la santé et la sécurité d’autrui. En cas de diabète insulino-dépendant, les injections d’insuline peuvent troubler la continuité du travail car elles nécessitent des pauses régulières. Les injections d’insuline entraînent également un risque légèrement accru d’hypoglycémie.
Les conséquences du diabètes vont croissant avec l’évolution de la maladie. Le vieillissement de la population, associé au relèvement de l’âge de la pension ne feront qu’accroître l’impact du diabète sur le travail.
Si vous avez un risque accru de souffrir du diabète de type 2 ou si vous présentez les symptômes décrits ci-dessus, il faut consulter son médecin traitant. Ce dernier pourra déterminer si votre taux de sucre sanguin est trop élevé en réalisant une simple analyse de sang. Il est préférable d’effectuer cette prise de sang à jeun.
Si certains facteurs de risques (âge, hérédité, …) sont fixes, l’apparition du diabète de type 2 peut, dans la grande majorité des cas, être différée ou évitée grâce à un mode de vie sain.
Dr Mathieu Versée
directeur scientifique