3 juin 2023
Le congé de maladie de longue durée n’est agréable pour personne : ni pour l’employeur, ni pour le travailleur. Nos médecins du travail soutiennent les travailleurs en tant que personnes de confiance tout au long du trajet de réintégration. Ils peuvent ainsi apporter des perspectives, même aux personnes qui ont été déclarées définitivement inaptes au travail.
Idéalement, il convient d’éviter que les travailleurs tombent en absence de longue durée, grâce à une politique de bien-être au travail performante. Les travailleurs absents de longue durée ont toujours la possibilité de demander un entretien auprès de leur médecin du travail. Le médecin du travail accompagne en effet les travailleurs tout au long du trajet de réintégration. Sa préoccupation première est de veiller à ce que le travailleur reprenne le travail auprès de son employeur actuel. Pour ce faire, le médecin du travail conseille l’employeur, notamment sur les possibilités de travail adapté. Pour l’employeur, il est important de savoir qu’il est préférable de commencer le plus tôt possible à élaborer un plan d’action pour la réintégration des travailleurs absents pour raison de santé. Une étude confirme que lorsque l’employeur apporte une attention et un accompagnement supplémentaires dans le cadre de ce trajet, les chances d’une réintégration réussie des travailleurs augmentent considérablement. Pour de plus amples informations concernant le trajet de réintégration, consultez notre page.
Il arrive qu’un travailleur ne puisse plus trouver chez son employeur actuel un travail approprié à son état de santé. Même lorsque le trajet de réintégration se termine et que le travailleur est déclaré définitivement inapte, les choses ne sont pas terminées. Nos médecins du travail peuvent assister les travailleurs intéressés et compléter avec eux un formulaire d’inscription au Forem, à Actiris ou au VDAB, en fonction du domicile du travailleur (Wallonie, Bruxelles, Flandre). Ils donnent ainsi des perspectives aux travailleurs qui ne peuvent plus rester chez leur employeur actuel, ce qui réduit le risque qu’ils se découragent.
Au lieu de rentrer chez eux avec l’étiquette “invalides” ou “inaptes au travail”, ces travailleurs repartent avec du soutien et l’espoir de trouver un autre travail à l’avenir. La relation de confiance avec le médecin du travail permet de faire passer ce message sans engagement, sans pression ni agenda caché.
“L’évaluation du projet pilote a montré clairement que le nombre de personnes reprenant le travail un an après avoir entamé un trajet au VDAB est plus élevé lorsqu’elles sont directement renvoyées par le médecin du travail (41%) que lorsqu’il faut attendre une orientation de la part de l’INAMI (27%).”
Nikolaj Bassele
Expert en réintégration au VDAB d’Anvers
Le formulaire d’inscription permet d’abaisser le seuil et ainsi de faciliter la démarche, mais l’initiative de contacter le Forem ou Actiris incombe toujours au travailleur. C’est lui qui décide de contacter ou non le Forem ou Actiris, et à quel moment il va le faire. L’avantage considérable d’une orientation via le médecin du travail est que les personnes contactent plus rapidement leur service pour l’emploi, et restent moins longtemps chez elles avec la pensée négative de n’avoir plus aucune valeur sur le marché du travail. On rencontre souvent des personnes très motivées qui ont la volonté de travailler, mais qui ne savent plus très bien par où commencer.
Au Forem ou chez Actiris, ces personnes seront dans un premier temps invitées à un entretien avec un médiateur. Le médiateur répondra à leurs questions et les interrogera sur leurs besoins, leur expérience professionnelle, les éventuels problèmes. Ensemble, ils rechercheront ce qui correspond le mieux aux besoins et capacités de la personne. Le Forem / Actiris les accompagne dans leur (ré)orientation, mais propose également un accompagnement à l’embauche ou une formation si nécessaire. Ce parcours est souvent jalonné de différentes étapes. Effectuer un stage ou du bénévolat peut permettre de voir les différentes possibilités et de se refamiliariser progressivement avec le contexte professionnel. Parfois, on opte en premier lieu pour un accompagnement spécialisé auprès d’un partenaire. Il n’est pas toujours possible de reprendre directement à temps plein. Dans ce cas, la reprise du travail à temps partiel constitue un bon tremplin vers le marché du travail. Les options sont nombreuses. L’important est de continuer à voir des perspectives.
Les travailleurs peuvent également contacter directement le Forem / Actiris sans formulaire d’inscription. Même s’ils n’ont pas (encore) été déclarés inaptes au travail, avoir un premier entretien est toujours une bonne chose pour prendre connaissance des différentes possibilités qui s’offrent à eux.
Le principal conseil à donner aux employeurs est de garder toutes les possibilités ouvertes. Garder un bon contact avec un travailleur absent de longue durée. Tant que le trajet de réintégration est en cours, ce travailleur fait en effet toujours partie de votre personnel. Les chances de réussite d’un trajet de réintégration dépendent très souvent de ce type de contacts informels avec une personne de confiance au sein de l’entreprise. Et même s’il s’avère plus tard que la collaboration doit prendre fin, il est toujours intéressant de garder le contact. Chaque trajet peut en effet nous apprendre des choses.
“En tant qu’employeur aussi, il est important de toujours se focaliser sur ce que le travailleur est encore capable de faire, au lieu de se concentrer sur ce qu’il ne peut plus faire. Cela permet souvent de découvrir de nouvelles possibilités.”
Lynn Germeys
conseillère en politique de réintégration au VDAB